Chapitre 14
LE GOUVERNEMENT MOBILE
LE GOUVERNEMENT MOBILE
Les sages pharisiens qui quittèrent Jérusalem avant sa destruction en 70 ap. J.-C. et s’installèrent à Yavné, avaient l’intention, comme les Lévites à Babylone auparavant, de mettre en place un centre de pouvoir et de contrôle à distance, duquel ils pourraient maintenir sous leur joug une organisation tribale, à cette époque-là disséminée sur la terre. Ils emportèrent avec eux à Yavné l’expérience accumulée à Jérusalem et à Babylone et les secrets conservés des siècles, et réussirent à établir un gouvernement mobile qui continua à exercer son autorité sur les juifs jusqu’à aujourd’hui.
Avant les dernières batailles contre Rome (raconte le Dr Kastein), « un groupe d’enseignants, d’érudits et d’éducateurs se rendit à Yavné, prenant le sort de leur peuple sur leurs épaules afin d’en être responsables au cours des siècles… À Yavné, le corps central pour l’administration du peuple juif fut établi… En règle générale, quand on fixe totalement le parcours d’une nation comme ce fut le cas avec les juifs en cette occasion, elle périt complètement. Mais le peuple juif n’a pas péri… Ils avaient déjà appris comment modifier leur attitude durant la captivité babylonienne… Et ils suivaient la même trajectoire dorénavant ».
À Yavné, l’Ancien Sanhédrin, source de toute l’autorité législative, administrative et judiciaire, fut établi sous un nouveau nom. En sus, une académie fut créée pour développer la Loi plus avant. Les scribes y continuèrent la révélation de l’esprit de Jéhovah et l’interprétation de la Loi, si souvent annoncée comme ayant reçu sa forme finale. En fait, comme le dogme est que la Loi gouverne chaque acte de la vie humaine dans des circonstances qui changent constamment, elle ne peut -et ne pourra -jamais être définitivement codifiée, et doit être développée à l’infini.
En dehors de ce motif permanent de révision, le nouveau facteur ¬le christianisme -avait surgi, et on devait définir l’application de la Loi concernant le christianisme. Donc, la Torah (la Loi) commença à recevoir son énorme supplément, le Talmud, qui était d’autorité égale, voire supérieure.
La Loi était appliquée depuis Yavné ; elle « éleva une barrière insurmontable contre le monde extérieur », imposa une discipline « mortellement rigide » et « garda les prosélytes à distance ». Le but était de « rendre la vie du juif totalement différente de celle des gentils ». Toute loi qui recevait une majorité de votes de la part du Sanhédrin devenait exécutoire auprès de toutes les communautés judaïstes partout dispersées ; « les opposants étaient menacés de bannissement, ce qui signifiait être exclus de la communauté ».
De cette façon, « le centre du cercle fut finalement fixé, et le cercle lui-même très bien décrit sous la forme de la Loi et du treillage installé autour du peuple ». Durant cette période (avant que le christianisme ne devienne la religion de Rome), un décret secret quitta le « centre » de Yavné, autorisant les juifs à feindre le reniement de leur foi et à déclarer leur conversion aux « religions païennes » si les circonstances l’indiquaient.
La période du gouvernement de Yavné dura environ un siècle, puis il fut transféré à Usha en Galilée, où le Sanhédrin fut à nouveau établi. « Le judaïsme fixa les limites autour de lui-même et devint encore plus exclusif » ; à cette période, la malédiction particulière sur les chrétiens juifs fut prononcée. En 320 ap. J.-C., l’empereur romain Constantin se convertit au christianisme, et promulgua les lois qui interdisaient les mariages entre chrétiens et juifs et qui interdisaient aux juifs d’avoir des esclaves chrétiens. C’était la réponse naturelle à la Loi de l’exclusion et de l’asservissement de « l’étranger » appliquée par le gouvernement talmudique à Usha, mais elle fut considérée comme de la « persécution », et pour échapper à son atteinte, « le centre » fut déplacé à Babylone, où la colonie judéenne -qui huit siècles plus tôt avait préféré y rester plutôt que « retourner » à Jérusalem -« était toujours intacte ». On installa le gouvernement talmudique à Sura, et des académies furent fondées à Pumbédita.
Le Talmud, commencé à Yavné puis Usha, fut achevé à Sura et à Pumbédita. « Un anneau de dimension immense et d’élasticité colossale » fut construit partout autour des juifs ; le cercle mystique de la peur et de la superstition fut resserré. Depuis Sura, un exilarque (prince de la captivité de la maison de David) gouvernait, mais avec le temps, il ne devint qu’un homme de paille. Par la suite, « le président de l’académie » (de fait, le Grand prêtre et Premier ministre) « posa les règles et les règlements, pas seulement pour les juifs babyloniens, mais aussi pour la totalité du judaïsme… Les juifs de par le monde reconnaissaient les académies de Babylone comme étant le centre officiel du judaïsme, et considéraient toute loi passée là-bas comme obligatoire ».
Ainsi, la nation-dans-les-nations, l’État-dans-les-États, fut-il enchaîné et dirigé par le gouvernement talmudique de Babylone.
Le cœur du dogme demeurait tel qu’Ézéchiel, Esdras et Néhémie lui avaient donné forme et l’avaient imposé ; mais le Talmud, dans les faits, avait pris la place de la Torah, tout comme la Torah plus tôt avait supplanté les « traditions orales ». Les chefs des académies de Sura et Pumbédita étaient appelés les Gaonim, et ils commencèrent à exercer un pouvoir autocratique sur les juifs dispersés. Les mystérieux exilarques (plus tard nassim, ou princes) étaient dépendants de leur approbation, et le Sanhédrin leur abandonna ses fonctions -ou bien en fut dépossédé. Quand un doute, où que ce fût dans le monde, s’élevait parmi les juifs, à propos des interprétations ou de l’application de la Loi dans n’importe quelle affaire quotidienne, la question était soumise au Gaonate. Les verdicts et les jugements rendus (au nom de Jéhovah) depuis le gouvernement distant étaient les Réponses gaoniques, ou lois promulguées depuis Babylone, auxquelles, partout, les juifs se soumettaient, sans quoi ils encouraient le danger d’être excommuniés.
De cette façon, la servitude talmudique se répandit parmi les juifs dispersés, où qu’ils vivent, « comme un filet étroitement tissé… au-dessus des jours ordinaires et des jours fériés, au-dessus de leurs actions et de leurs prières, au-dessus de leurs vies entières et de chaque pas qu’ils faisaient… Rien dans leur vie extérieure ne fut plus autorisé à être le simple amusement d’une décision arbitraire ou du hasard ». C’est l’image d’un despotisme absolu, uniquement différent des autres despotismes par le facteur de la distance entre les despotes et leurs sujets. Dotée d’une mission bienveillante, une communauté de gens si étroitement contrôlée pourrait faire fructifier énormément la vie des peuples ; dotée d’une mission destructrice, sa présence au sein des autres peuples ressemble à celle d’une attaque d’explosifs dans la roche, actionnée manuellement à distance par un piston.
Pendant six cents ans, le gouvernement talmudique à Yavné, Usha et Sura, resta au sein ou proche du climat oriental d’origine, où sa nature était comprise des autres peuples ; ceux-ci savaient comment faire face et s’opposer à la doctrine sauvage tribale, et, tant qu’ils n’étaient pas entravés ou gênés par des puissances étrangères dans leurs relations avec elle, ils étaient toujours à même de trouver un compromis quotidien, qui permettait à tous de vivre côte à côte en quasi amitié.
Puis, vint l’événement qui a produit de si violents résultats à notre époque : le gouvernement talmudique se déplaça en Europe christianisée et s’établit parmi des populations pour lesquelless la nature de son dogme et ses méthodes étaient étranges, et même incompréhensibles. Cela mena, au cours des nombreux siècles, au conflit répété entre l’ambition et la doctrine étrangère, et l’intérêt du pays d’origine -rupture dont notre siècle fait à nouveau l’expérience.
La nature des Occidentaux (plus spécialement sous les latitudes Nord) est d’être franc, de déclarer ses intentions, d’utiliser la parole pour exprimer son but, et le christianisme développa ces traits originels. La force qui apparut parmi eux était du caractère opposé, oriental, infiniment subtil, secret, conspirateur, et pratiquait l’utilisation du langage pour dissimuler ses véritables intentions. En cela réside sa plus grande force dans sa rencontre avec l’Occident.
Le déplacement en Europe se fit par les conquêtes islamiques. Les Arabes, sous la bannière du Prophète, chassèrent les Romains de Palestine. De cette façon, les habitants originels de Palestine, qui y avaient vécu quelque deux mille ans avant que les premières tribus hébraïques n’arrivent, devinrent les souverains de leur propre pays, et le demeurèrent pendant neuf cents ans (jusqu’en 1517, où les Turcs le conquirent). On pourrait faire une comparaison instructive entre le traitement islamique et le traitement judaïque des prisonniers :
L’ordre du calife aux conquérants arabes en 637 ap. J.-C. fut: « Vous n’agirez pas traîtreusement, malhonnêtement, ne commettrez aucun excès ou mutilation, ne tuerez aucun enfant ou vieillard ; ne couperez ou ne brûlerez ni les palmiers ni les arbres fruitiers, ne tuerez aucun mouton, vache ou chameau, et laisserez en paix ceux que vous trouvez en train de se consacrer à leurs dévotions dans leurs cellules ». L’ordre de Jéhovah, selon le Deutéronome 20.16, est : « Des villes de ces gens, que l’Éternel ton Dieu te donne en héritage, tu ne laisseras en vie rien qui respire ».
Depuis la Palestine, l’islam étendit ensuite ses frontières d’un bout à l’autre de l’Afrique du Nord, si bien que la grande majorité des juifs tomba à l’intérieur des frontières de la même autorité extérieure. Ensuite, l’islam se tourna vers l’Europe et envahit l’Espagne. Avec cela, l’ombre du sionisme tomba sur tout l’Occident. La conquête maure fut « soutenue à la fois par des hommes et par de l’argent » par les juifs, qui en tant que civils accompagnant une armée, furent traités avec une indulgence remarquable par les conquérants, ville après ville tombant sous leur contrôle ! Le Coran lui-même dit : « Leur but est de semer le désordre sur terre » ; les armées islamiques facilitèrent certainement ce but.
Le christianisme fut ainsi submergé en Espagne. Dans ces circonstances propices, le gouvernement talmudique fut transféré de Babylone en Espagne, et le processus commença, dont les résultats sont apparus pendant notre génération. Le Dr Kastein dit :
« Le judaïsme, dispersé comme il l’était sur la surface du globe, fut
toujours enclin à mettre en place un État fictif à la place de celui qui
avait été perdu, et donc aspira toujours à se tourner vers un centre
commun en guise de guidance… Ce centre fut à l’époque considéré
comme étant situé en Espagne, où l’hégémonie nationale fut
transférée depuis l’Orient. Tout comme Babylone avait
providentiellement pris la place de la Palestine, dorénavant l’Espagne
remplaçait opportunément Babylone, qui, en tant que centre du
judaïsme, avait cessé d’être capable de fonctionner. Tout ce qui
pouvait être fait là-bas avait déjà été accompli ; il avait forgé les chaînes -le Talmud -avec lesquelles l’individu pouvait se ligoter lui-
même pour éviter d’être englouti par son environnement ».
Le lecteur remarquera la description des événements : les « individus » n’ont en général pas l’habitude de se ligoter eux-mêmes, par choix, avec des chaînes forgées pour eux. Quoi qu’il en soit, la captivité juive fut plus rapprochée que jamais, ou peut-être l’avait on rendue plus rapprochée. C’était aux juifs d’y réfléchir.
Ce qui allait devenir d’une importance vitale pour l’Occident était que le gouvernement juif était dorénavant en Europe. Le centre dirigeant et l’idée destructrice s’étaient tous deux introduits en Occident.
Le gouvernement talmudique de la nation-dans-les-nations continua depuis le sol espagnol. Le Gaonate donna ses directives ; l’académie talmudique fut établie à Cordoue ; et quelquefois au moins, un vague exilarque régna sur la communauté juive.
Cela fut accompli sous la protection de l’islam ; les Maures, comme Babylone et la Perse auparavant, firent preuve d’une remarquable bienveillance envers cette puissance qui se trouvait parmi eux. Pour les Espagnols, l’envahisseur en vint à prendre un visage de moins en moins mauresque et de plus en plus juif ; les Maures avaient conquis, mais le pouvoir du conquérant passa en des mains juives. L’histoire que le monde avait vue se dérouler plus tôt à Babylone se répéta en Espagne, et des siècles plus tard, devait se dérouler à nouveau dans chaque grand pays occidental.
Les Maures restèrent en Espagne pendant presque huit cents ans. Quand la reconquête espagnole, après cette longue épreuve, fut achevée en 1492, les juifs, tout comme les Maures, furent expulsés. Ils avaient fini par s’identifier à l’autorité des envahisseurs et furent chassés quand elle prit fin, puisqu’ils l’avaient suivie.
Le « centre » du gouvernement talmudique fut alors transféré en Pologne.
À cet instant-là, moins de quatre siècles avant notre propre génération, un mystère significatif pénètre l’histoire de Sion : pourquoi le gouvernement fut-il installé en Pologne ? Jusqu’à cette période, les annales ne révèlent aucune trace de migration importante de juifs en Pologne. Les juifs qui étaient entrés en Espagne avec les Maures venaient d’Afrique du Nord et quand ils partirent, la plupart d’entre eux retournèrent en Afrique du Nord, ou allèrent en Égypte, en Palestine, en Italie, dans les îles grecques et en Turquie. D’autres colonies étaient apparues en France, en Allemagne, en Hollande et en Angleterre, et celles-ci furent agrandies par l’arrivée parmi elles de juifs de la péninsule ibérique. Il n’y a aucun compte rendu de l’arrivée d’un nombre important de juifs espagnols en Pologne, ou d’une quelconque
migration de masse de juifs en Pologne à n’importe quelle période précédente.
Pourtant, dans les années 1500, quand le « centre » fut installé en Pologne, « une population juive y avait pris naissance par millions », selon le Dr Kastein. Mais des millions de personnes ne « prennent [pas] naissance » soudainement. Le Dr Kastein semble se montrer conscient qu’une explication s’impose ici, et se montre réticent à investir la question, car il balaie cette étrangeté avec la remarque désinvolte comme quoi la taille de cette communauté, dont nul ne savait rien auparavant, « était plus due à l’immigration, apparemment depuis la France, l’Allemagne et la Bohème, qu’à aucune autre cause ». Il n’explique pas quelle autre cause il pourrait avoir à l’esprit et, pour un expert appliqué, il se satisfait étrangement d’une hypothèse hasardeuse sur ce point particulier.
Mais quand un historien sioniste passe ainsi quelque chose sous silence, celui qui est en quête de savoir peut quasiment être sûr que la racine du problème pourrait être découverte à force de persévérance.
Il en est ainsi de ce cas ; derrière la conjecture ingénue du Dr Kastein, le fait le plus important de l’histoire ultérieure de Sion se dissimule. Le « centre » du gouvernement juif fut à cette époque planté au milieu d’une large communauté de gens que le monde ne connaissait pas en tant que juifs, et qui n’étaient, en réalité, en aucune façon juifs au sens littéral. Ils n’avaient absolument aucun sang judaïte (d’ailleurs, le sang judaïte devait à cette époque avoir presque disparu, même parmi les juifs d’Europe de l’Ouest), et leurs ancêtres n’avaient jamais connu la Judée, ou aucun sol autre que celui de la Tartarie.
Ce peuple était les Khazars, une race turco-mongole qui avait été convertie au judaïsme au VIIe siècle de notre ère environ. C’est le seul cas de conversion au judaïsme d’un important groupe de gens de sang très différent (les Iduméens étaient des « frères »). On ne peut que faire des suppositions sur la raison pour laquelle les sages talmudiques la permirent ou l’encouragèrent ; sans elle, toutefois, la « question juive » aurait maintenant rejoint les problèmes que le temps a résolus.
Ce développement (qui sera discuté plus avant dans un prochain chapitre) fut d’une importance vitale, et peut-être même fatale pour l’Occident. L’instinct naturel de l’Europe fut toujours de s’attendre à ce que le plus grand danger pour sa survie vienne de l’Asie. Dès le moment où « le centre » fut transféré en Pologne, ces Asiatiques commencèrent à s’approcher, et plus tard à pénétrer en Occident sous l’apparence de « juifs », et ils amenèrent l’Europe à sa plus grande crise. Bien que leur conversion ait eu lieu très longtemps auparavant, ils vivaient si éloignés que le monde aurait pu ne jamais entendre parler d’eux, si le centre talmudique n’avait pas été installé parmi eux, de sorte qu’ils vinrent se regrouper autour de lui.
Quand on apprit leur existence en tant que « juifs de l’Est », ils profitèrent de l’effet de confusion provoqué par la contraction du mot Judaïte, ou Judéen, en « juif » ; nul n’aurait jamais cru qu’ils étaient judaïtes ou judéens. Dès le moment où ils prirent la direction de la communauté juive, le dogme du « retour » en Palestine fut prêché au nom d’un peuple qui n’avait aucun sang sémitique ou qui n’avait en aucune façon de lien ancestral avec la Palestine !
À partir de cette période, le gouvernement talmudique opéra avec une masse de manœuvre d’un tout autre ordre asiatique.
Une fois encore, un État quasiment indépendant fut formé à l’intérieur de l’État polonais, qui, comme tant d’États auparavant et par la suite, montra la plus grande bienveillance envers la nation-dans-les-nations qui prenait forme à l’intérieur de ses murs. Comme dans les cas précédents et suivants, cela ne mitigea aucunement l’hostilité des juifs talmudiques envers cet État, ce qui était proverbial.
Le Dr Kastein dépeint ce gouvernement juif indépendant durant la phase polonaise. Les talmudistes furent autorisés à rédiger « une constitution », et au cours des années 1500 et 1600, les juifs de Pologne vécurent sous « un gouvernement autonome ». Ce dernier administrait « un système d’économie de fer et une discipline religieuse de fer, ce qui inévitablement conduisit à la formation d’un corps oligarchique d’administrateurs, et au développement d’une forme extrême de mysticisme » (cela donne une image de l’instruction reçue sous une discipline rigide et sous bonne garde, qui produisit les révolutionnaires communistes et sionistes de notre siècle).
Ce gouvernement autonome talmudique était appelé le Kahal. Au sein de son propre territoire, le Kahal était un gouvernement aux pleins pouvoirs, sous suzeraineté polonaise. Il avait autorité indépendante sur les impôts dans les ghettos et les communautés, et était chargé du paiement d’une somme globale au gouvernement polonais. Il passait des lois réglant tout acte et transaction d’homme à homme, et avait le pouvoir d’inculper, de juger, de déclarer coupable ou d’acquitter.
Ce pouvoir s’arrêtait seulement théoriquement à la peine capitale ; d’après le professeur Salo Baron : « En Pologne, où la cour juive n’avait aucun droit d’infliger la peine de mort, le lynchage en tant que mesure préventive extra-judiciaire était encouragé par les autorités rabbiniques telles que Salomon Luria ». (Cette citation révèle le sens intime des allusions fréquentes mais prudentes du Dr Kastein à la « discipline de fer », « l’inexorable discipline », « la discipline mortellement rigide », et ainsi de suite).
Dans les faits, un État juif, gouverné par le Talmud, fut recréé sur le sol de Pologne.
Comme le dit le Dr Kastein, « Telle était la constitution del’État juif, planté sur un sol étranger, cerné par un mur de lois étrangères, avec une structure en partie choisie et en partie imposée… Il avait sa propre loi juive, ses propres prêtres, ses propres écoles, ses propres institutions sociales, et ses propres représentants au gouvernement polonais… En fait, il possédait tous les éléments nécessaires à la formation d’un État ». La réalisation de ce statut fut due « en large mesure à la coopération du gouvernement polonais ».
C’est alors qu’en 1772, la Pologne fut partagée, et cette importante communauté de « juifs de l’Est » organisée en État-dans-l’État, fut divisée par les frontières nationales, la plus grande partie tombant sous autorité russe. À ce stade, pour la première fois en plus de 2500 ans, et moins de deux cents ans avant aujourd’hui, le « centre » du gouvernement juif fut perdu de vue. Jusqu’en 1772, il y en avait toujours eu un : en Pologne, en Espagne, à Babylone, en Galilée, en Judée, à Babylone et en Juda.
Le Dr Kastein dit que « le centre cessa d’exister ». La suggestion est faite que le contrôle centralisé de la communauté juive prit fin à ce moment-là, mais la durée et la force de sa survie antérieure, de même que les événements significatifs du siècle suivant, réfutent cela. Dans un passage postérieur, le Dr Kastein lui-même révèle la vérité, quand il rapporte avec jubilation qu’au XIXe siècle « une internationale juive prit forme ».
Manifestement, « le centre » continua, mais en secret à partir de 1772. On peut déduire la raison de ce retrait dans la dissimulation d’après la forme que prirent par la suite les événements.
Le siècle qui suivit fut celui de la conspiration révolutionnaire communiste et sioniste, se terminant par l’apparition publique de ces deux mouvements, qui ont dominé le présent siècle. Le « centre » talmudique fut aussi le centre de cette conspiration. S’il était resté public, la source de la conspiration aurait été visible, et son association avec les juifs de l’Est talmudiques aurait été évidente.
Ainsi, cela ne devint-il évident que quand la révolution de 1917 résulta en un gouvernement presqu’entièrement juif en Russie ; et à cette époque-là, le pouvoir sur les gouvernement occidentaux était devenu si grand que la nature de ce nouveau régime fut peu discutée, une quasi loi d’hérésie étant entrée en vigueur là-bas. Si l’institution visible avait continué, les populations d’Occident se seraient rendues compte à temps que le gouvernement talmudique de la communauté juive, bien qu’à la tête de la revendication « d’émancipation », était également en train d’organiser une révolution pour détruire tout ce que les peuples pourraient acquérir par cette émancipation.
Les Russes, parmi lesquels cette communauté la plus importante de juifs vivaient à l’époque, savaient ce qui était arrivé. Le Dr Kastein dit : « Les Russes se demandaient quelle pouvait bien être la raison pour laquelle les juifs ne se mélangeaient pas au reste de la population, et en vinrent à la conclusion que dans leurs Kahals secrets, ils possédaient une réserve importante, et qu’un “Kahal mondial” existait ». Le Dr Kastein confirme plus tard ce que les Russes croyaient, par sa propre allusion à « l’internationale juive » du XIXe siècle.
En d’autres mots, le « gouvernement » continua, mais en cachette, et probablement sous une forme différente suggérée par le terme « internationale » du Dr Kastein. La forte présomption est qu’aujourd’hui, le « centre » n’est situé dans aucun pays et que, bien que son siège de pouvoir principal soit manifestement aux États-Unis, il prend maintenant la forme d’un conseil d’administration réparti parmi les nations et œuvrant à l’unisson, par-dessus les gouvernements et les peuples.
Il s’avère que les Russes, qui à l’époque de la disparition du « centre » de la vue publique étaient mieux informés qu’aucun autre peuple sur la question, avaient raison.
La façon dont ce conseil d’administration international acquiert et exerce son pouvoir sur les gouvernements gentils n’est plus tout à fait mystérieuse ; suffisamment d’informations authentiques publiées sont sorties ces dernières cinquante années pour expliquer tout cela, comme ce livre le montrera plus tard.
Le mystère de son emprise de plusieurs siècles sur les « juifs » est plus difficile à pénétrer. Comment une secte a t-elle été capable de maintenir des gens répartis sur tout le globe dans les griffes d’un tribalisme primitif pendant vingt-cinq siècles ?
Le chapitre suivant cherche à donner quelque aperçu des méthodes utilisées pendant la troisième et plus longue phase de l’histoire de Sion -la période talmudique, qui s’étend de 70 ap. J.-C. à environ 1800. Ces méthodes ont en elles-mêmes tant de l’Orient et de l’Asie qu’elles paraissent curieuses aux esprits occidentaux, et sont mieux comprises par ceux dont la propre expérience les mena fréquemment parmi les communautés des « juifs de l’Est » avant la Seconde Guerre mondiale, et au sein des États de police secrète, où l’on gouverne aussi par la peur et la terreur.