samedi 13 novembre 2010

La Controverse de Sion - par DOUGLAS REED (chap. 13)

Chapitre 13

LA CLOTURE AUTOUR DE LA LOI

L’histoire de Sion, depuis son début, connaît cinq phases distinctes : celles des Lévites, des pharisiens, des talmudistes, de l’interlude « d’émancipation », et des sionistes. Ce récit a maintenant atteint la troisième phase.
La phase lévitique fut celle de Juda isolée, de la « captivité » babylonienne et du « retour », et de la réalisation et imposition de la « Loi mosaïque ». La phase pharisaïque, qui suivit et coïncida en gros avec la souveraineté romaine sur la province de Judée, prit fin avec la seconde destruction de Jérusalem, la dispersion des derniers Judéens, la suprématie pharisaïque et le retrait du « gouvernement » dans son nouveau « centre » à Yavné.
La troisième phase, ou phase talmudique, fut de loin la plus longue car elle dura dix-sept siècles, de 70 ap. J.-C. à environ 1800 ap. J.-C. Durant cette période, les juifs arrivèrent en Occident, et le « gouvernement », depuis une succession de « centres », travailla sans relâche à maintenir la nation dispersée sous son contrôle, assujettie à « la Loi » et séparée des autres peuples.
Comme ce fut aussi la période de la civilisation occidentale et de la montée du christianisme, il était inévitable que la chrétienté en particulier (et pas seulement les « païens » ou « étrangers », ou « autres dieux » génériques) devienne la cible principale des commandements destructeurs de la Loi.
Aux yeux de la secte dominante et de ses adeptes, cette période, qui paraît si longue et importante aux esprits occidentaux, fut pour l’essentiel aussi insignifiante que la période babylonienne. Le fait que l’une durât dix-sept siècles et l’autre cinquante ans ne faisait pas vraiment de différence : toutes deux furent simplement des périodes « d’exil » pour le peuple spécial ; et sous la Loi, le long épisode occidental, comme le court épisode babylonien, était destiné à finir par un désastre pour les « ravisseurs », un triomphe juif et un nouveau « retour », toutes choses qu’un nouveau Daniel interpréterait en ces termes.
Les dix-sept siècles représentaient une nouvelle « captivité » sous la Loi, qui décrétait qu’où que vive le peuple élu -hors de Jérusalem ¬il était en captivité, et cette captivité était en elle-même une « persécution ».
Par conséquent, pour un sioniste littéral comme le Dr Kastein, les dix-sept siècles qui virent se produire la montée de la chrétienté forment une page de l’Histoire qui reste blanche, excepté pour le récit de la « persécution juive » qui y est inscrit. Le reste fut tout de bruit et de fureur, ne signifiant rien ; ce fut une période de temps durant laquelle Jéhovah utilisa les païens pour tourmenter les juifs pendant qu’il préparait le triomphe de son peuple spécial ; et les païens n’ont toujours pas payé pour ce qu’ils ont fait (pleure-t-il). Le seul résultat positif des dix-sept siècles chrétiens, pour lui, est que les juifs en émergèrent toujours isolés de l’humanité, grâce à leurs gouverneurs talmudiques.
C’était assurément un exploit stupéfiant ; dans toute l’histoire des accomplissements négatifs, rien ne peut approcher les résultats obtenus par les sages de Sion. Dans le Talmud, ils construisirent cette « clôture autour de la Loi », qui réussit à résister, pendant dix-sept siècles, aux forces centrifuges qui attiraient les juifs vers l’humanité.
Pendant qu’ils renforçaient leur palissade, les Européens, ayant accepté le christianisme, peinèrent durant des siècles pour appliquer la loi morale du christianisme dans la vie quotidienne, en abolissant le servage et l’esclavage, en réduisant les privilèges et les inégalités, et plus généralement en élevant la dignité de l’homme. Ce processus fut connu comme « l’émancipation », et en l’an 1800, elle était sur le point de l’emporter sur le système des souverains absolus et des castes privilégiées.
Les juifs, dirigés par leurs chefs talmudiques, jouèrent un rôle majeur dans la lutte pour l’émancipation. En soi, c’était très bien. Les populations de la chrétienté considéraient depuis le début que les libertés à acquérir devaient au final revenir à tous les hommes, sans distinction de race, de classe ou de foi ; c’était la signification exacte de la lutte elle-même, et quoi que ce soit d’autre -ou moins que ça -lui aurait fait perdre tout son sens.
Néanmoins, dans le cas des juifs, il y avait un paradoxe évident, qui déconcertait et alarmait de manière répétée les peuples au milieu desquels ils vivaient : la Loi juive exprimait la théorie de la race supérieure dans la forme la plus arrogante et vindicative que l’imagination humaine pût concevoir ; comment alors les juifs pouvaient-ils attaquer la nationalité chez les autres ? Pourquoi les juifs demandaient-ils l’abaissement des barrières entre les hommes, alors qu’ils construisaient une barrière encore plus forte entre les juifs et les autres hommes ? Comment un peuple, qui prétendait que Dieu avait créé pour eux le monde lui-même, afin qu’ils le dominent, et leur interdisait de se mélanger aux races inférieures, pouvait-il se plaindre de discrimination ?
Maintenant que cent-cinquante ans de plus ont passé, les événements ont apporté la réponse à de telles questions.
Il est vrai que la revendication juive à l’émancipation n’était pas vraiment concernée par le grand idéal ou principe en question -la liberté humaine. La Loi judaïque niait cet idéal et principe. Les gouverneurs talmudiques de la communauté juive virent que le moyen le plus rapide de supprimer les barrières entre eux-mêmes et le pouvoir sur les nations, était de détruire les gouvernements légitimes de ces nations ; et le moyen le plus rapide pour atteindre ce but était de crier « émancipation ! ».
Ainsi, la porte ouverte par l’émancipation pourrait-elle être utilisée pour introduire la force révolutionnaire permanente dans la vie des nations ; avec la destruction de tous les gouvernements légitimes, les révolutionnaires arriveraient au pouvoir, et ces révolutionnaires seraient formés par le Talmud, et contrôlés par le Talmud. Ils agiraient toujours selon la Loi mosaïque, et de cette façon, la fin de Babylone pourrait être reproduite en Occident.
Les événements du XXe siècle nous montrent que cela fut le plan auquel les sages talmudiques travaillèrent durant la troisième phase de l’histoire de Sion, de 70 ap. J.-C. à environ 1800 ap. J.-C. Ainsi, la différence fut-elle des plus grande entre la compréhension de « l’émancipation » par les peuples européens christianisés au milieu desquels vivaient les juifs, et celle des dirigeants talmudiques des juifs. Pour la majorité des populations, l’émancipation représentait une fin : la fin de la servitude. Pour la puissante secte secrète, elle représentait un moyen pour une fin opposée : l’imposition d’une nouvelle servitude, plus sévère.
Un grand danger accompagnait cette entreprise. C’était le fait que la destruction des barrières entre les hommes pourrait aussi détruire la barrière entre les juifs et les autres hommes ; cela aurait détruit le plan lui-même, car cette force qui devait être utilisée, une fois l’émancipation obtenue, pour « terrasser et détruire » les nations, aurait été dispersée.
Cela faillit arriver durant la quatrième phase de l’histoire de Sion ; le siècle de l’émancipation (disons, de 1800 à 1900 ap. J.-C.) amena le péril de « l’assimilation ». Au siècle de la « liberté », un grand nombre de juifs, en Europe de l’Ouest et dans le nouvel « Occident » outre-atlantique, manifestèrent le désir de se libérer des chaînes de la Loi judaïque et de se mêler à la vie des peuples. Pour cette raison, notre historien sioniste, le Dr Kastein, considère le XIXe siècle comme étant l’âge le plus sombre de toute l’histoire juive, marqué par le danger mortel de l’implication dans l’humanité, qui heureusement fut évité. Il ne peut contempler sans horreur la destruction, par l’assimilation, des barrières judaïques de la race et de la croyance. Ainsi, qualifie-t-il de « rétrograde » le mouvement vers l’émancipation au XIXe siècle, et remercie-t-il Dieu que « l’idéologie sioniste » ait préservé les juifs du sort de l’assimilation.
Cela nous amène à la cinquième phase, celle qui commença en 1900 environ, et dans laquelle nous vivons actuellement. La palissade talmudique tint bon, et à la fin de la quatrième phase, les juifs, complètement « émancipés » selon l’acception occidentale, étaient toujours isolés sous leur propre Loi. Ceux qui avaient tendance à s’échapper, en allant vers « l’assimilation », étaient alors ramenés dans l’enceinte tribale par la puissance mystique du nationalisme.
En utilisant le pouvoir sur les gouvernements, pouvoir qu’elle avait acquis par l’émancipation, la secte dirigeante accomplit un second « retour » en terre élue, et rétablit ainsi la Loi de 458 av. J.-C., avec sa mission impériale et destructrice. Une fièvre chauvine, qui doit encore suivre son cours, fut injectée dans les veines de la communauté juive mondiale ; l’important pouvoir exercé sur les gouvernements occidentaux fut utilisé dans un but concerté ; et toute l’épreuve destructrice de l’Occident au XXe siècle fut liée à, et dominée par l’ancienne ambition de Sion, ravivée depuis l’Antiquité pour devenir le dogme de la politique occidentale.
Cette cinquième phase a environ cinquante-cinq ans, à l’heure où ce livre est rédigé, et ses premiers résultats sont redoutables. La « Loi mosaïque » a été superposée à la vie des peuples occidentaux, vie qui est en fait gouvernée par cette Loi, et par aucune loi qui lui soit propre. Les opérations politiques et militaires des deux guerres mondiales ont été détournées pour promouvoir l’ambition sioniste, et la vie et le trésor de l’Occident ont été déversés en sa faveur.
Quarante ans de carnage continu en Palestine n’ont manifestement été que le prélude à ce qui est encore à venir là-bas. Une troisième guerre mondiale pourrait débuter et se répandre hors de la Palestine, et si une guerre devait commencer ailleurs, on peut prévoir que sur sa route, elle cernerait et attaquerait l’ambition de Sion, qui ne sera pas atteinte avant qu’une partie beaucoup plus importante du Moyen-Orient n’ait été conquise, que les « autres Dieux » n’aient été jetés à terre, et que « toutes les nations » n’aient été asservies.
Le Dr Kastein voit dans cette cinquième phase l’âge d’or durant lequel « l’Histoire pourra reprendre » (après l’interrègne insignifiant connu sous le nom d’ère chrétienne), et le sionisme, en tant que « possesseur d’une mission mondiale », se rappropriera un héritage destiné, culminant dans la domination mondiale -héritage dont il fut scandaleusement dépossédé en 70 ap. J.-C. (quand « l’Histoire » fut interrompue).
Ce récit a maintenant atteint la troisième de ces cinq phases, la longue phase durant laquelle les scribes talmudiques de l’académie de Yavné commencèrent avec une application infinie à tisser la Loi en une toile beaucoup plus grande, aux ramifications infinies, d’où un juif aurait du mal à s’échapper sans pénalité désastreuse. Par ce moyen, ce qui paraissait impossible fut accompli : une race de gens dispersée à travers le monde fut maintenue pendant mille sept-cents ans à l’écart de l’humanité, et formée à une tâche destructrice au XXe siècle de l’ère chrétienne.
Un compte rendu de cette remarquable période de préparation et d’organisation, durant laquelle une clôture fut élevée autour de la Loi judaïque afin que la « liberté » n’absorbe pas le peuple spécial ou n’affaiblisse pas sa force destructrice, semble ici approprié. 


Préface    01, 02, 03, 04, 05, 06, 07, 08, 09, 10, 11, 12, 13, 14, 15, 16, 17, 18, 19, 20, 21, 22, 23, 24

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